« Ce miracle quotidien me rappelle que, si dégradé que soit le monde,
si corrompue ou avilie que soit censée être l'humanité, le monde
ne cesse pas d'être beau. Il ne peut pas s’en empêcher. » 
Nick Cave-Foi, espérance et carnage 

Refuges est un travail documentaire qui se décline en plusieurs chapitres, autour d’histoires de reconstruction.
Cette « résidence sur terre », pour reprendre le titre d’un recueil de Pablo Neruda, est parfois étrange, souvent difficile, et c’est quand les choses se compliquent que l’humain fait preuve d’une rage de vivre venue de ses entrailles et qui, parfois, tient du miracle.
Ce que je veux raconter ici, c’est l’après-tempête, le moment où il faut réunir ses forces pour ne pas sombrer. Comment se reconstruit-on ?
Chacune de ces histoires est d’abord le fruit d’une rencontre. Je fais des rencontres en faisant du stop en France, et en errant dans les villes. Je demande aux gens s'ils veulent bien me raconter leurs histoires. 
Parfois, un miracle se produit, les gens acceptent de m’ouvrir leurs portes et leurs cœurs. Cela devient donc un travail au long-cours, ponctué de visites régulières chez les gens pendant plusieurs mois. 
Ce qui unit toutes les histoires individuelles de Refuges, c’est cette énergie qui poussent tous les protagonistes à sortir de leurs histoires violentes pour aller vers la lumière et l’apaisement. 
Ce travail est une ôde à l’espoir. Le point de départ est mon admiration pour la force de vie de ces humains. Ils cherchent, obstinément, un peu de paix. Ils cherchent à se libérer. Ces batailles se font silencieuses dans le creux des journées. Très souvent le refuge c’est les autres, l’amour, les liens. L’amour tantôt romantique, tantôt familial. Parfois, c’est un regain d’amour-propre dans le cas de Bastien. 
Ce travail est une collaboration avec les personnes photographiées.Ensemble nous cherchons ces instants de grâce, infiniment fragiles. Le temps d’un instant tout se répond et tout s’unit.